Pour lutter contre leur prolifération, la mairie communique une recette de civet sur les abribus de la ville
Ce qui pourrait passer pour un gag ou une blague de très mauvais goût est malheureusement vrai. Cette campagne municipale a vu le jour suite aux dégâts qu’ont occasionnés les lapins de Garenne dans le parcours de Golf de la ville de Baillargues, commune de la métropole de Montpellier.
S’il est vrai que le lapin de Garenne prolifère dans 12 communes du Pays de l’Or, toutes n’ont pas choisi d’utiliser l’argent public pour appeler les habitants à lutter contre la prolifération des lapins en les transformant en civet.
Cet animal est par ailleurs considéré comme une espèce en déclin en France. Depuis 25 ans ses effectifs n’ont fait que diminuer. L’espèce est menacée d’extinction dans le département du Tarn voisin, où 90 % de la population a disparu en seulement 40 ans.
L’ASPAS a réussi en 2023 à négocier l’arrêt du piégeage et de la chasse aux renards qui sont les prédateurs naturels du lapin, qui étaient exterminés jusqu’à présent par les chasseurs. Il existe aussi des prélèvements qui peuvent être réalisés, avec l’aide de furets apprivoisés, comme l’a fait la Société de chasse de Mudaison, village voisin, pour capturer les lapins et les relâcher à moins de 40 km, dans des zones du département où ils ont complètement disparu.
Les raisons de la prolifération des lapins à cet endroit sont nombreuses : urbanisation intense (la ville de Baillargues vient de créer un lac artificiel, mais aussi lotissements, parcours de golf..), construction de la ligne TGV qui enferme les lapins sans prévision d’aménagements pour qu’ils puissent traverser (tunnels) comme ça a été fait partout ailleurs.
Cette campagne de publicité est scandaleuse et ne parviendra qu’à l’effet inverse, celui d’émouvoir l’opinion publique sur le triste sort réservé à une espèce en déclin, disparue dans certains endroits de France.
Les lapins ne sont-ils pas, comme Jean-Luc Meissonnier, le Maire de Baillargues, simplement nés pour vivre ?
Petite critique singulière d’un texte non littéraire mais d’un bréviaire où tous les aspects de la chasse sont évoqués : l’écologie, l’économie, la politique (avec de truculentes anecdotes).
En préambule, je tiens à rassurer tous les “ayatollahs”, “intégristes”, “illuminés”, “extrémistes de l’écologie punitive” (ce sont les noms d’ami que donnent Schraen à ces contradicteurs), j’ai acheté le livre d’occasion à moins de 2€ et n’aurai donc pas contribué à financer la Fédération nationale de la chasse à qui sont potentiellement versés les droits d’auteur. C’est le premier point positif. Le second, est que la lecture du livre, relativement très ennuyeuse, apporte une quantité d’éclaircissements utiles pour désamorcer un grand nombre de stéréotypes et représentations sociales véhiculés par les chasseurs.
J’atteste également et jure sur l’honneur, que je suis issue de la “Ruralité”, famille de paysans depuis plusieurs générations et que je vis à la campagne. Justifier de son origine rurale est un peu comme le permis de chasse. Ça ne rend pas plus intelligente, mais c’est un passeport qui donne le droit de faire et dire n’importe quoi sans que les “bobos citadins”, un autre nom donné par Schraen à ces détracteurs (écolos, défenseurs des animaux, anti-chasses, véganes, écrivains, etc.), puissent exprimer une opinion contradictoire.
La première chose que j’ai vue quand j’ai tenu le livre entre mes mains, c’est une erreur “typographique” au dos de couverture (rien de surprenant pour un chasseur vont penser bien fort certains). Faute d’orthographe ou lapsus révélateur, Willy Schraen, 50 ans, chef d’entreprise (il vendait des fleurs, activité paradoxale pour qui en envoie des vertes et des pas mûres à longueur de temps avec une violence à peine dissimulée) est un chasseur (on s’en doutait un peu) mais aussi un “pécheur passionné”. Pécheur écrit de cette façon avec le “é” accent aigu signifie : “qui commet des péchés”. On s’en doutait aussi. Non Willy n’est décidément pas un ange. On perçoit déjà que la lecture ne sera pas seulement ennuyeuse et gore, digne des films de tueurs en série : “je reverrai toujours le cocker de Jean a moitié dévoré dans la cour de l’école primaire” ; “au fur et à mesure qu’elle mettait bas ses chiots, elle les mangeait les uns après les autres”… Elle sera aussi parfois très drôle : “dire que l’homme est l’égal de tout ce qui l’entoure c’est dire que la carotte est l’égal (sans “e” dans le texte, une autre erreur typographique) du lapin”. Ou encore : “La chipolata de sanglier, la merguez de cerf, sont autant de produits que nos compatriotes aimeraient avoir sur leurs barbecues”. Bien sûr.
“Trente ans après Bardot, les Inuits meurent, les phoques prospèrent”.
D’ailleurs la préface d’Eric Dupont-Moretti, actuel garde des sceaux et ministre de la justice (on découvre au fil des pages que Schraen a beaucoup d’amis en politique ; ministres, président.e.s de région, président de la république… ) donne le ton dès le premier paragraphe : “Trente ans après Bardot, les Inuits meurent, les phoques prospèrent”.
Quand on sait que la population des phoques a chuté de 90% depuis 1930, tandis que la population inuite (65 025) a augmenté de 29% en vingt ans et qu’au cours des deux prochaines décennies, elle pourrait dépasser 2,5 millions de personnes, on s’interroge sur le fonctionnement du ministère de la justice et de tout le reste aussi d’ailleurs… Bref, tout ça c’est la faute de Brigitte Bardot qui n’est pas une rurale, donc elle ne peut pas comprendre.
Willy nous raconte dans la première partie du livre, les souvenirs d’une enfance qu’on ne perçoit pas comme très heureuse. Grand-père prisonnier et spolié de ses biens par sa famille au retour de la seconde guerre mondiale, père absent, frère déficient mental qui meurt très jeune d’une erreur de diagnostic, obésité, …, le petit Willy se passionne très tôt pour la chasse grâce à son grand-père qui l’élève et qui est aussi un passionné de combats de coqs. Ainsi “deux coqs qui s’affrontaient dans un combat à mort” étaient des “moment uniques” et forment aujourd’hui encore son “ADN”. Son grand-père, à qui il voue un culte très fort (il lui dédicace son livre), lui apprend quand il est enfant à empoisonner sa chienne devenue trop vieille : “Il lui donna délicatement la boulette et elle la prit. Elle la mâcha doucement avec une intensité dans le regard que je n’ai jamais oubliée. Diana s’endormit quelques instants plus tard… Mon grand-père continua à la caresser longtemps… puis il se leva et commence à creuser le trou”. Cette forme de déviance dans les sentiments affectifs reviendra en fin de livre où donner la mort s’apparente à un acte d’amour : “C’est pour finir, tenir l’oiseau dans ses mains avec une infinie tendresse, pleine d’admiration, de respect et d’émotion, avant de le sublimer dans un feu d’artifice culinaire”. Non il ne s’agit pas d’une réplique du film “Hannibal le cannibale”, mais bien d’un extrait du livre. Une pensée de compassion pour Karine, la femme de sa vie, qui on l’espère, vieillira moins vite que lui.
Pour en revenir au petit Willy, c’est un cancre qui ayant échoué dans les études, se lance comme fleuriste sur les marchés du Nord-Pas-de-Calais. Dehors par tous les temps, il pense que c’est de là que lui vient une partie du rose de ses joues. Intéressant. Heureusement il ne va pas plus loin et ne nous explique pas d’où vient la blancheur de ses fesses. Il est bonimenteur, charmeur et beau parleur (il a pour modèle le fondateur du groupe Auchan) et réussit donc après cette expérience de camelot à monter sa propre chaine de magasins “Orange et vert” (les couleurs de la couverture de son livre car tout est marketing dans le monde rural) qu’il revendra pour s’occuper d’immobilier. Fort de cette ascension sociale, il décide de s’investir en politique. Il n’hésite pas à faire du porte à porte pour inciter les ruraux (l’action se déroule toujours en Ruralité, un pays dont ne peuvent comprendre que ceux qui y sont nés) à voter pour lui. Résultat, il rentre chez lui tous les soirs complètement bourré (j’entends à nouveau les mauvaises langues me dire : “pas étonnant pour un chasseur”) mais ne fait pas de lien de causalité avec la rougeur de son nez. De même l’idée qu’avait eu le ministre Edouard Philippe, de relancer les bistrots dans les campagnes paraissait bonne mais pas suffisante, selon Schraen, il faut aussi leur assurer une proximité avec les chemins ruraux. Logique. Tant qu’à y être. Il commence donc à se faire des amis en politique, chasse, politique, chasse, politique… et de fusils en aiguille, continue son “ascension dans le monde cynégétique”.
Intervient alors sa rencontre avec Thierry Coste qu’il nomme “le machiavel du monde rural”.
Interlude.
C’est quoi un Machiavel ? C’est un homme d’État dépourvu de scrupules qui n’hésite pas à employer toutes sortes de ruses, de tromperies pour réaliser ses desseins et servir ses intérêts.
C’est quoi le monde rural ? C’est un pays où tout le monde est chasseur.
Willy sent l’opportunité de continuer son ascension et devient donc la marionnette de Thierry Coste qui l’aide à se faire élire en août 2016 à la présidence de la Fédération de chasse. “Trente seconde avant l’annonce de mon élection, mon téléphone sonne. C’est Nicolas Sarkozy ! Il tient à être le premier à me féliciter. Je mesure toute la puissance de la politique de la fédération nationale de la chasse et comprends que Thierry a anticipé avant tout le monde…”.
Emmanuel Macron semble être le président le plus proche de lui. En assistant un soir de battue à Chambord “à la présentation d’un tableau de chasse, il reconnait la chasse comme aucun président ne l’avait fait avant lui”. Plus loin, cet “interlocuteur de choix” qu’est Emmanuel Macron, est prévenu dès qu’un ministre essaye de résister au monde cynégétique : “je soupçonne que le téléphone de De Rugy a dû chauffer un peu avant notre arrivée”. Voici donc Willy qui mène sa route en campagne sur une autoroute politique où tous les rêves sont permis. Un exemple, celui du permis de chasse à quelques euros pour les plus modestes.
Cependant la sécurité reste un impératif :”Bon nombre d’entre nous n’ont jamais passé un examen pour aller à la chasse, l’examen n’étant obligatoire que depuis 1975.” Ou encore “80% des chasseurs sont passés du petit au gros calibre en l’espace de 30 ans, sans jamais recevoir aucune formation”. On comprend ses inquiétudes surtout face au vieillissement de la population des chasseurs. Mais Willy possède une solution : la Femme. Elle est selon lui l’avenir de la chasse. Sachant qu’un féminicide sur quatre est lié à une arme de chasse, mon conseil : faire un choix entre chasseuses ou chassées et ne pas prendre des vessies pour des lanternes.
En ce qui concerne la chasse, on lit à la page 83 qu’elle n’est en rien responsable de la diminution des espèces. Le plus souvent, ce sont la destruction de l’habitat, des sites de reproduction et de nourrissage qui en est la cause. Puis à la page 85 : “on se doit d’abattre 150 000 cormorans car ils sont responsables de la disparition des poissons des rivières”. Faudrait savoir. La chasse avec plus de 45 millions d’animaux tués chaque année n’est pas responsable de la disparition des espèces mais les cormorans le sont.
On en arrive logiquement à l’ingénieux slogan : “nous sommes les premiers écologistes de France”.
En peu de mots, l’écologie en Ruralité c’est facile ! Il s’agit de “réguler” et de “faire des chemins ruraux”. On régule quoi ? C’est encore très simple. On régule tout. Même les chats. Car l’humain est un super prédateur. Son devoir est de réguler et de faire en sorte que les animaux éprouvent “la peur instinctive de l’homme”. Ensuite on fait des chemins. Pour pouvoir réguler.
Normal.
Voici la vraie écologie qui n’est pas “l’écologie punitive” des “bobos écolos” que Schraen déteste par dessus tout. Ecolos, antichasses et associations de défense des animaux sont des sorcières épouvantables contre lesquelles il faut lutter “dans un esprit non plus de riposte mais d’attaque” car Willy est fait “pour l’attaque et pas pour la défense”.
La fédération a structuré un service juridique afin de pouvoir mener “des contentieux de plus en plus nombreux” pour lutter contre la menace que représente les “groupes d’activistes antichasse, animalistes, véganes et autres”.
Qui sont les autres ? On s’interroge ?
Peut-être les 80% de français opposés à la chasse à courre ? Chasse contre laquelle des “groupuscules terroristes” organisent des “attaques”.
Voici maintenant que je tremble et transpire en écrivant ces lignes.
D’ailleurs Willy nous met en garde “cela ne pourra plus durer longtemps… L’inévitable sera bientôt là”… “Heureusement que les chasseurs savent garder leur sang froid”. On est bien d’accord avec lui. Heureusement qu’ils savent se contenir et ne déversent pas une rafale de plombs entre les yeux de quiconque ne partage pas leur point de vue. Sinon la désertification des campagnes serait grandement aggravée.
Schraen évoque la “dérive sectaire” des associations de protection de la nature qui doivent davantage dialoguer avec les chasseurs pour ne pas se faire emporter par le courant animaliste ou même disparaitre “au profit de courants de plus en plus dangereux, voire terroristes” : “Pour obtenir des subventions ils sont prêts à tout”. “Si les chasseurs n’étaient pas là, la plupart des espèces chassables auraient disparues.” “Travailler main dans la main avec les chasseurs pour mieux protéger les espèces”. Voilà le retour de Willy le bonimenteur qui vend sur le marché sa camelote auprès d’un public séduit par son bagou. Pour un peu on se laisserait tenter par l’achat du dernier balai magique et du chiffon nettoie tout en fibre de bambou…
Les écolos sont les ennemis du monde rural et veulent “la disparition de la chasse” ! Cette fois nous découvrons que les chasseurs ont des prédateurs … qui les régulent. Ouf !
Mais voilà bientôt enfin la fin du livre. Schraen s’adresse à ses compatriotes du monde rural.
Il est admissible de tuer une dizaine d’oiseaux chacun par journée de chasse, guère plus. On peut aussi si on préfère, espacer la chasse et faire de plus gros tableaux. Il y a aussi des journées d’exception qui permettent de réaliser son rêve et de faire un très très très gros tableau de chasse.
C’est de l’écologie totale. On se lâche. On flingue tout.
Cependant : “Il y une chose que nous devons apprendre à maitriser, c’est la communication visuelle de nos tableaux de chasse”. Il faut savoir “raison garder” et éviter de mettre en photo sur Facebook les cadavres car les “bobos citadins écolos terroristes” qui n’y connaissent rien “risquent d’en faire une mauvaise interprétation”.
Pour finir, une bonne nouvelle : le traditionnel “gros con de chasseur” ne fâche plus Willy. On peut donc le dire sans peur ni scrupule car “seuls le dialogue et la pédagogie” doivent être les armes des chasseurs”. D’autre part, il conseille par sécurité d’éviter de tirer si “des plombs risquent de retomber sur une habitation”. Sympa. Et enfin ne pas employer les termes “bébé blaireau” ou “bébé renard” car cela sensibilise trop l’opinion publique aux actions écologiques des chasseurs que sont le déterrage et le génocide des renards.
Après s’être ennuyé pendant de longues pages, la lecture s’achève avec quelques perles :
“La chasse est à l’origine probable du développement intellectuel supérieur de l’espèce humaine”. C’est bien connu. On a cru au siècle des lumières mais en réalité c’était celui de la chasse.
“Ce sont ceux qui n’ont jamais vu un arbre ailleurs que dans un parc qui nous font la leçon”. C’est la seule fois où Willy Schraen, premier écologiste de la Ruralité, écrit le mot “arbre” dans le livre.
“Ne faisons pas l’erreur de ne pas regarder dans les yeux tous ceux qui veulent nous détruire”. Encore une fois, les chasseurs sons les proies des dangereux animalistes.
“Il faut redonner un pouvoir de police à la chasse française”. Sans commentaire. On imagine le tableau de chasse de rêve avec la régulation des écolos.
Le livre se referme sur ces questions : “la chasse est-elle dépassée ? Est-elle d’arrière garde ? Ringarde ?”
On pense qu’avant de conclure, Willy Schraen aura fait une relecture complète du livre ce qui l’aura amener à ce fugace éclair de génie précurseur d’une prise de conscience.
Oui sans aucun doute la chasse est ringarde. Dépassée. D’arrière garde. Sadique. Et meurtrière. CQFD.
Le type qui avait “ouvert” le squat des Electric Chairs au 8, Queensgate Place, près de Gloucester Road à deux portes de l’ambassade du Koweit, était un aventurier irlandais répondant au blaze de Peter McCarthy.
Peter était du genre alcoolo et bagarreur. Il n’avait peur de rien, surtout quand il avait pris sa tisane et sortait tous les soirs dans les meilleurs plans rock. Il habitait je ne sais où, mais de temps en temps il débarquait en pleine nuit pour dormir dans la piaule à côté de la mienne, qu’il estimait faire partie de son fief puisqu’il avait été le premier à rentrer dans la maison un jour. Le premier qui protestait quand Peter arrivait bourré en pleine nuit avait affaire à lui et personne ne la ramenait trop. Il permettait en fait à quatre personnes de vivre sans loyer – sans parler de Carl, le voisin rouquin et barbu de l’appart juste au-dessus de ma chambre, qui avait été dans les forces d’intervention anti-terroristes du MI6 et n’était pas commode du tout. Il avait une femme, un bébé et n’aimait pas que je passe de la musique fort le soir. Un jour les Electric Chairs ont fait une fête, un type bourré avait pissé dans la rue par le balcon du premier, Carl l’a vu de sa fenêtre et il est descendu du troisième pour le virer à coups de pieds au cul. Faut dire que c’était un coup à avoir des emmerdes avec les perdreaux et notre squat était précaire.
Henry Padovani venait souvent nous rendre visite au squat de Private Vices du 78 Abingdon Road l’année d’avant. Il me montrait des plans de guitare et me faisait découvrir des disques soixante que Wayne lui avait fait connaître, comme les Ventures et la fameuse compile psyché Nuggets de Lenny Kaye. Quand Henry a quitté The Police en 1977, il a rejoint Wayne Country & the Electric Chairs et, après son mariage au printemps 1979, où j’étais invité, son épouse Kristina, une journaliste suédoise aussi blonde que spécialisée dans le rock, a voulu quitter le squat du groupe. On la comprend : au premier, le batteur des Chairs J.J. Johnson jouait de la trompette le jour, au deuxième, le bassiste Val Haller jouait du synthé la nuit et Henry de la guitare électrique tout le temps. Henry et Kristina ont pris un appart à Vauxhall, au sud de la Tamise et Henry m’a très gentiment proposé de reprendre sa piaule dans le squat de son groupe. À vrai dire ça m’a sauvé la vie. Entretemps Jonathan et sa copine australienne Ruth avaient repris la chambre de Padovani. Ils prenaient tous les deux des amphés et écoutaient Bowie en boucle nuit et jour, c’était absolument pénible, surtout la chanson de Kurt Weill là, “Alabama Song” “show me the way to the next whisky bar, oh don’t ask me why”, je ne peux plus blairer ce morceau depuis. Donc comme ils squattaient maintenant la chambre de Padovani il ne restait qu’une pièce dispo, l’ex chambre de Wayne County, le travesti punk, tout un poème. Pour que sa peau reste bien blanche Wayne avait collé une espèce de papier pelure rose sur les carreaux et il avait cloué les fenêtres pour qu’on ne puisse pas les ouvrir. Comme ça il/elle restait dans une semi-obscurité bien sinistre qui allait bien avec l’ambiance générale de cette immense maison victorienne délabrée dont seul les étages étaient habités — par nous. Le rez-de-chaussée était désert, pas chauffé et servait d’entrepôt pour mes BD, mes cartons. Les fenêtres étaient couvertes par des volets cloués. Un vrai squat quoi. On racontait que Johnny Thunders avait habité là un temps et des copains à lui avaient peint des dieux égyptiens géants à même les murs. Il y avait au moins quatre mètres de plafond, c’était une maison de la haute société et ces profils égyptiens immenses, en pied, bizarres, donnaient le ton du délire général dans la baraque. Henry m’avait bien dit “il y a une mauvaise ambiance dans cette maison, elle est comme hantée, essaye de trouver mieux.” Mais je n’avais pas mieux.
Il faisait froid, très froid, il y avait des courants d’air, des couloirs trop longs et un côté château sans lumière pas très accueillant. En m’installant dans la chambre de Wayne j’avais amené dans mes bagages James, vingt ans, qui nous avait hébergés pendant un an, moi et mon groupe Private Vices, dans la maison de ses parents pas très loin de là. Ses parents s’étaient barrés à New York et un jour ils ont décidé de virer tout le monde. On s’était tous retrouvés à la rue et la moitié du groupe dans la poudre. James je lui devais bien ça. Il restait une piaule au deuxième à Queensgate et il a réussi à convaincre mes voisins de palier qu’il était un garçon bien sous tous rapports. En fait James était accro à l’héro comme une merde, il ne se lavait jamais et en quelques semaines sa chambre a ressemblé à une poubelle mais en pire. Il essayait de décrocher et prenait de la méthadone, un substitut thérapeutique à la con encore plus addictif que le bourrin, très dur à arrêter. Son dealer de métha avait une peau tellement gris-vert qu’on l’appelait Dead Alan. Plus classe plus rock tu meurs : Dead Alan. Ça faisait marrer tout le monde sauf moi. Je détestais ces ondes héro métha morbides et je n’avais pas spécialement envie de tomber sur Dead Alan quand j’allais aux cagoinces. Comme son nom l’indique il avait l’air d’un mort vivant et les vibrations générales étaient vraiment sinistres.
Je vivais la nuit et quand Peter McCarthy l’Irlandais sonnait (il y avait un fil avec une sonnette à ma fenêtre), c’était chez moi que ça faisait dring parce que je lui ouvrais. Les autres faisaient le mort. Ils étaient anglais, les Anglais détestent les Irlandais, ils ont failli lyncher Oscar Wilde, alors un clodo comme Peter, tu penses bien qu’il allait pioncer dehors. Mais je descendais lui ouvrir dans la pénombre du hall gigantesque et inhabité, tout en bas, dans les courants d’air. Résultat Peter m’aimait bien. Il m’encourageait parce que je bossais la guitare seulâbre dans mon placard du deuxième et ça j’appréciais, car tout le monde se fout toujours du fait que tu joues de la gratte. Ça n’intéresse personne. Mais lui me disait toujours “tu deviendras célèbre avec ton style Bo Diddley” (j’adorais Bo Diddley et je bossais ses plans).
Et puis j’étais français comme son grand pote Padovani, ça aidait. Peter avait trois obsessions : 1) séduire la belle Nicky, une jolie brune anglaise dont la famille ne voulait pas entendre parler d’un SDF irlandais (il a réussi à se marier avec elle deux ans plus tard) ; 2) échapper à l’IRA (Irish Republican Army) qui voulait paraît-il sa peau je ne sais pas pourquoi, sans doute une sombre histoire de bagarre. Peter carburait à la bière et il était bien allumé ; il avait aussi des problèmes avec la famille de Nicky qui voulait lui faire la peau paraît-il. Et 3) devenir le manager d’un groupe de rock qu’il allait découvrir et rendre célèbre. La scène rock de Londres en 1980 ne manquait pas de zozos allumés dans son genre mais Peter était gratiné. Et donc comme ça, le Peter débarquait en pleine nuit après avoir sauté d’un taxi à un feu rouge sans payer, il sonnait à ma porte pendant que le taxi furibard tournait dans le quartier pour le retrouver et lui faire la peau. Je lui ouvrais et il allait dormir dans la poubelle de James, la piaule en face sur mon palier ou sur le canapé du salon. Personne n’osait le virer. Il repartait le soir à la recherche du groupe du siècle mais ne le trouvait pas.
Et un beau jour, Peter l’Irlandais m’a annoncé qu’il partait pour New York à la recherche des stars de demain. Évidemment je ne l’ai pas pris au sérieux vu son CV de cafard mais il a disparu un bon mois.
À son retour il a débarqué une nuit en m’expliquant qu’il avait découvert un groupe de rock génial et qu’ils allaient arriver bientôt. Je n’en croyais pas un mot bien sûr mais il a sorti de sa hotte une cassette, une maquette du groupe qu’il avait “découvert”. Il y avait mon numéro de téléphone dessus parce que, a-t-il dit, il fallait que je le prévienne quand ils arriveraient et qu’il n’avait pas le téléphone. Tu parles d’une histoire. Comme il n’avait pas le téléphone comment voulais-tu que je le prévienne ? Le nom du groupe était griffonné à la va-vite sur la cassette : “Bryan & the Tomcats”. Je l’ai encore. J’ai écouté ça une fois d’une oreille distraite, c’était une sorte de rockabilly, mais franchement un peu mou — pas terrible. Il y avait un morceau à eux et une reprise ou deux. Et je n’y ai pas prêté attention plus que ça. Je m’y connaissais car en plus je venais de signer un article dans Best sur le rockab anglais de l’époque : les vétérans Crazy Cavan, Whirlwind, les Flying Saucers, Matchbox et compagnie. Ils étaient tous vraiment bons et je connaissais le dossier.
Et voilà-t’y pas qu’une semaine plus tard, le téléphone a sonné. “Salut, est-ce que je peux parler à Peter ?” C’était le Ricain, le Bryan de la cassette. Mais, ai-je bafouillé, Peter, personne ne sait où il est. — “Comment ça ? Il n’est pas là ? On vient d’arriver à l’aéroport d’Heathrow avec ma guitare et tout et on ne sait pas où dormir ! Il avait promis de nous loger !”. Moi, emmerdé comme il se doit connaissant le Peter, je lui dis de rappeler dans dix minutes. Pas question d’inviter trois Ricains immigrés en fuite sans l’accord de mes coreligionnaires rock du squat. “Quoi ? Un groupe de rockabilly de New York ! Sûrement pas !” a tonné Val Haller, bassiste des Electric Chairs, mon voisin de palier numéro deux. “On a déjà eu Levi & The Rockats,” un groupe de rockab qui vient de partir s’installer à New York et a filé à l’anglaise sans payer la facture de téléphone du squat — avec un paquet d’appels à l’étranger au compteur. — “On a déjà donné ! Non c’est non !”. J’ai pris la défense de Bryan : ils se sont fait baratiner par l’affreux Irlandais, ce filou de Peter et ils ne savent pas où dormir ! C’est pas de leur faute ! Prenons-les au moins pour une nuit ils sont à la rue ! Après tractations, j’ai gagné.
Le mystérieux Bryan a rappelé et ils sont venus en métro. On s’est tout de suite bien entendus. Ils ont squatté dans le salon au premier mais on a passé la soirée dans ma chambre cradingue. Comme eux, j’avais une contrebasse et comme eux je portais une banane. Ça crée des liens. Et je savais tout du rock cinquante du moment à Londres. Ils ont tout de suite aimé mes dessins, mes BD, “mes livres de Tintin” qu’ils appelaient ça et Slim Jim le batteur m’a demandé illico de lui dessiner un tatouage. Bryan et Slim Jim étaient déjà tatoués des pieds à la tête comme des Yakuzas. Je me souviens que Bryan m’a demandé à écouter du bon rock anglais. Visiblement il n’était pas trop au courant de ce qu’il se passait à Londres et voulait entendre des vieux rocks anglais. Je lui ai mis “Gloria” de Them, des Irlandais, tiens. On a sympathisé. Je les ai invités au restau le lendemain et je les ai présentés à mon coiffeur, James Cuts, à Kensington Market pas loin de chez moi. Il leur a vendu de la gomina Nu-Nile pour leur pompadour, c’est comme ça qu’ils appelaient leur banane format XXL. Ils étaient rock à fond et venaient tenter leur chance à Londres, je trouvais ça courageux mais je me foutais pas mal de leur musique. J’étais bienveillant avec eux c’est tout. Il y avait déjà de bons groupes de rockab à Londres, j’écoutais souvent le nouvel album de Whirlwind, je venais justement de publier une chronique de leur album dans Best, j’étais sur le coup et ils ne faisaient pas le poids à en juger par leur cassette. Ils ont dormi chez moi à l’arrache et ont laissé deux trois bagages. Ils m’ont aussi demandé de retrouver le clodo des étoiles Peter McCarthy, qui avait quand même promis de les loger.
Le hasard a voulu que je sois, ce jour-là (mai 1980), en train de négocier un entretien avec Mick Jagger. Son attachée de presse, Claudine Martinet, était une Française, on était potes et elle me filait ses meilleurs plans.
Je lui ai raconté au téléphone qu’un groupe de rockabilly venu de New York avec de grandes bananes avait débarqué chez moi la veille. À ma surprise, elle a tout de suite été très intéressée. “Envoie-les moi” a-t-elle bramé. J’ai donc dit aux Cats de l’appeler et j’ai filé son numéro à Bryan, qui n’avait pas l’air du tout intéressé. Il voulait surtout trouver où crécher.
J’avais filé son numéro à Bryan donc j’ai aussi dit à Claudine d’appeler Padovani, puisqu’il était pote avec l’Irlandais. Pado saurait peut-être où était son acolyte. Claudine connaissait Henry Padovani et surtout son épouse suédoise Kristina Adolfsson, qui était journaliste de rock comme moi. Henry était bien en contact avec Peter, il me l’a confirmé et a aiguillé Peter vers les Cats via Claudine comme entendu. Elle m’a appelé une semaine plus tard : “Passe me voir !”. Quand l’attachée de presse des Stones te demande de passer à son bureau trois jours avant ta rencontre avec Mick Jagger, tu y cours ventre à terre. Elle avait adoré les Cats et avait déjà monté une séance de photos avec eux. Les clichés étaient magnifiques. Elle croyait en eux. Ils lui avaient joué un truc je crois et elle avait écouté la maquette. Elle voulait voir ce que ça donnait sur scène et m’a dit : “Regarde bien ce que je vais faire. Tu n’es pas près de l’oublier.” Elle a appelé un genre de milliardaire, un type qui avait une chaîne d’hôtels. Il s’appelait Kay. “Ah salut Kay, dis-donc, j’ai un petit service à te demander. J’ai un nouveau groupe encore inconnu, là, ta fille de quinze ans va les adorer ! Tu m’avais dit de t’avertir s’il y a avait un bon plan : et bien c’est maintenant ! Est-ce que tu peux me trouver un appartement où les loger ? Tu as bien ça sous le coude ? Ils débarquent de New York.” Et Claudine a ajouté : “au fait on a décidé de changer le nom du groupe. À partir de maintenant, ils s’appellent les Stray Cats” (les chats errants).
Et le Kay s’est pointé en décapotable grand format avec sa gamine sous le bras. C’était fin mai ou début juin 80. Je n’invente rien. On est allés faire une sortie touristique au London Dungeon, le musée des instruments de torture du Moyen-Âge en plein Londres. J’ai suivi en Mobylette la chignole de luxe de Kay où s’étaient entassés les Cats. Tout s’est bien passé. La petite était ravie. Puis nous sommes allés à l’appart, qui n’avait aucun meuble si je me souviens bien. Kay nous a laissés là. Les Cats se sont mis à jouer assis par terre. Ils étaient en train de composer une chanson, “Storm the Embassy” sur la prise d’otages à l’ambassade d’Iran de Londres. Jim avait des baguettes et tapait sur un Bottin. Ils travaillaient aussi un nouveau truc sur les bagarres mods contre rockers : “Rumble in Brighton.” Un futur chef-d’œuvre. Je me suis dit qu’ils avaient de la chance d’avoir Claudine dans la poche. Kay a tout arrangé. Je suis rentré dans mon squat pourri en Mob. Ils sont revenus chez moi chercher des bagages. Slim Jim m’a demandé de lui dessiner un logo pour sa batterie. Je l’ai fait et il est revenu le chercher ravi. Kay leur a avancé un peu de fric aussi. Ils ont loué une contrebasse et une batterie.
Claudine les a testés incognito dans un pub de l’est de Londres. Elle m’a appelé : “ils sont formidables ! Ils joueront la semaine prochaine au Dingwall’s”, une boîte restau archi rock de Camden Town, dans le nord de la ville, mon club préféré où j’avais vu Muddy Waters avec Clapton, Motörhead, Little Bob avec Johnny Thunders, Wilko— J’y suis allé bien sûr.
Claudine avait invité toutes les maisons de disques de Londres pour qu’ils découvrent ses nouveaux protégés. J’en revenais pas. Je me suis envoyé un hamburger à une table et je ne me suis même pas levé pour voir le groupe, blasé que j’étais. Je m’en foutais. Mais très vite, le restau déjà à moitié vide s’est complètement vidé. Tous les clients fonçaient devant la scène, où ça bardait. Alors je suis allé voir. Brian Setzer en personne était là, impérial, sa Gretsch modèle G6120 Eddie Cochran en bandoulière. Il n’avait même pas de bandoulière, en fait, mais une vieille ficelle rouge effilochée qu’il avait apportée de chez lui à Massapequa, Long Island. Il était extraordinaire, déjà virtuose. “Stray Cat Strut.” La grande classe. “Rock This Town.” Il avait à peine vingt ans. Jim jouait debout et il grimpait sur la grosse caisse où figurait mon logo en poussant des cris sauvages, tout en continuant à jouer. Il portait déjà mon tatouage où l’on pouvait lire son nom “Slim Jim” au centre d’une batterie. Lee Rocker était une pointure de la contrebasse, il slappait comme un pro et chantait au quart de poil. Les Cats étaient sapés comme des légendes, mi punks, mi rockabilly, pompadour au vent. En dix minutes ils ont retourné le Dingwall’s. Je n’en revenais pas. Rien à voir avec la maquette d’endormis que Peter m’avait filée. D’ailleurs ils ne voulaient plus entendre parler de lui. Ils avaient trouvé un manager anglais, le barman du rade où ils jouaient à Long Island, le TK’s, qui venait juste de rappliquer lui aussi ! Dès le lendemain les maisons de disques se battaient pour les avoir. Ils ont signé avec Arista contre un gros tas de dollars les jours suivants. J’étais sur le cul.
Les gamins ont joué au Fulham Greyhound la même semaine. J’ai appelé mes amis des Pretenders pour leur dire de ne pas rater ça. Pete, leur bassiste motard, s’est pointé avec deux Hell’s Angels, qui ne les ont plus quittés. Chrissie est arrivée avec un type qui me disait quelque chose. On s’est serré la main. “Je te présente Ray” — son nouveau copain. C’était carrément le chanteur des Kinks, Ray Davies. Les Stray Cats ont emballé tout le monde sur le champ. En quelques jours ils ont fait sensation dans Londres. Brian était incroyable. Il chantait “You Can’t Hurry Love” des Supremes comme un dieu et jouait comme personne avant lui — et après lui. Quand ils ont balancé “Stray Cat Strut” je me rappelle avoir dit à Claudine que ça devrait être leur premier single. Elle a répondu que non. Et ils ont joué “Runaway Boys” et son riff piqué à “My Baby Just Cares for Me.” Ce fut leur premier disque, produit par Dave Edmunds, un autre grand guitariste, quelques semaines plus tard. “Stray Cat Strut” est sorti en troisième et a fait un malheur.
Claudine a arrangé une première partie d’un groupe de funk pas très connu à The Venue, une plus grande salle cette fois, toujours pour les tester. Pas de problème : ils ont mis le feu. Et cette fois Claudine, impériale, avait invité les Pretenders au complet, plus Mick Jagger, Keith Richard venus avec une poignée de mannequins premier choix en tenue légère et s’étaient calés à une table. Quelques semaines plus tard, les Stray Cats étaient en couverture du New Musical Express, merci Claudine, et ils étaient bombardés groupe de rock de la décennie. J’ai évidemment écrit le premier article paru en France sur eux, illustré par une photo prise lors de la toute première séance de juin 1980. Tous mes lecteurs ont cherché le disque : mais il n’y en avait pas encore.
Les Stray Cats sont vite devenus célèbres. Brian Setzer s’est depuis imposé comme l’un des plus grands guitaristes de sa génération. Il a continué à utiliser mon logo de temps en temps malgré une embrouille de droits.
Il a beaucoup contribué à m’inciter à bosser la guitare et je suis devenu chanteur guitariste semi-professionnel. Quelques mois plus tard à la demande d’Antoine De Caunes j’ai présenté les Cats sur la scène du Palace à Paris, où ils ont été filmés pour une émission spéciale Stray Cats de Chorus durant une heure entière pendant laquelle je les ai interviewés avec Antoine, sans oublier Jacky en train de faire le con déguisé en travesti :
À la demande de Maxime Schmitt chez Arista France j’ai bientôt écrit les notes de pochette du “Best Of Stray Cats 20/20” illustrées par un de mes dessins qui les représente auprès de la Chevrolet Bel-Air de Brian vers chez lui à Long Island, pas loin du bar TK’s où ils avaient fait leur débuts. On est restés en contact depuis et la dizaine de dessins que j’ai faite pour eux sont réunis dans mon album de BD Rock and roll comics – mes années Best (Tartamudo) ! Je les vends ici dédicacés.
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Franz Weber est un humaniste, écologiste, écrivain et journaliste suisse. Rédacteur en chef de la revue « La voix des poètes », il parcourt le monde comme grand reporter pendant dix ans. Il créé en 1975 la Fondation Franz Weber (FFW). La protection des animaux et de leur habitat est une de ses priorités.
En 1977, Franz Weber mobilise les médias du monde entier contre les massacres de bébés-phoques
Il a connu Brigitte Bardot au cours des années de journalisme à Paris et la star du cinéma accepte de le soutenir.
En mars 1977, à Blanc-Sablon, au Canada, Franz Weber brandit l’étendard de sa fondation sur la banquise. Brigitte Bardot l’accompagne. L’icône très médiatique lui permet d’émouvoir l’opinion publique. Les images que Weber a filmé sur la glace feront le tour du monde. De son côté, c’est la première croisade que Bardot mènera pour la défense des animaux, grâce à l’appui de Weber.
Bardot devient une figure emblématique de la cause animale
C’est lui qui fait venir Brigitte Bardot sur la banquise de Terre-Neuve pour protester contre l’odieux massacre des bébés phoques. Suite à ces clichés, la star française deviendra une figure emblématique de la cause animale. Mais c’est seulement après un long combat de presque sept ans, que Franz Weber obtient l’interdiction par le Canada en 1983 et durant 12 ans, de la chasse au phoque. La chasse aux « blanchons » est, quant à elle, définitivement interdite.
La chasse barbare aux phoques se poursuit aujourd’hui encore
Même si de moins en moins de phoques sont tués chaque année, l’arrêt définitif de la chasse massive aux phoques n’a malheureusement toujours pas été obtenu. Tous les ans au printemps, les chasseurs continuent de massacrer des dizaines de milliers de bébés-phoques, se contentant de choisir des bébés à peine plus âgés pour ne pas enfreindre les interdictions.
Le 1er avril 2017, après plus de 40 ans d’une lutte difficile, la fondation obtient l’interdiction d’importation et de commercialisation des produits du phoque en Suisse. Cette interdiction était entrée en vigueur en Europe depuis longtemps déjà.
Franz Weber est décédé en avril 2019. La FFW n’abandonne pas la lutte.
La campagne opiniâtre que mène depuis de longues années la Fondation Franz Weber contre la chasse au phoque au Canada a contribué de manière décisive à l’interdiction d’importer des produits dérivés du phoque dans 35 pays — dont les pays de l’UE, les USA, la Russie, et la Suisse.
Le 10 janvier 2020, l’UE modifie cependant le règlement d’interdiction du commerce des produits dérivés du phoque sur le marché européen et prévoie deux dérogations. Les produits qui proviennent des chasses des communautés inuit et l’importation pour l’usage personnel des voyageurs ou des membres de leur famille sont à nouveau autorisés. (https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52020DC0004&from=EN)
La Fondation Franz Weber demeure aujourd’hui à l’image de Franz Weber engagée dans la protection des animaux, de la nature, des paysages et du patrimoine. Plus d’infos : https://www.ffw.ch/fr/